Vandelanotte France
27 février 2025

La représentation du personnel en France : obligatoire ou non ?

par Elise Vanhamme et Mégane Mullebrouck

Depuis le 1er janvier 2020, il est obligatoire pour toutes les entreprises qui emploient au moins 11 salariés sur une période de 12 mois consécutifs d'avoir une représentation des salariés (= Comité Social et Économique ou CSE en France) au sein de l'entreprise ou au moins d'organiser des élections.

Objectif et fonctions du CSE

 Le CSE remplace plusieurs instances de représentation du personnel, telles que les délégués du personnel (DP), le comité d'entreprise (CE) et le comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).

L'objectif du CSE est d'assurer la voix collective des travailleurs et de représenter leurs intérêts dans les décisions relatives à la gestion, aux questions économiques et aux conditions de travail.

Composition du CSE

 La composition et le fonctionnement du CSE varient en fonction de la taille de l'entreprise. Dans les entreprises de 11 à 49 salariés, le CSE est composé de l'employeur et d'un ou plusieurs représentants élus du personnel. Dans les entreprises de plus grande taille (50 salariés et plus), le CSE a des pouvoirs plus étendus et se compose de plusieurs membres.

 Les pouvoirs du CSE

Les pouvoirs du CSE varient également en fonction de la taille de l'entreprise. Dans les entreprises de 11 à 49 salariés, il s'agit principalement de :

  • Le droit d'être consulté sur les décisions majeures affectant les conditions de travail et le bien-être des travailleurs.

  • Contribuer au respect de la réglementation en matière de santé et de sécurité sur le lieu de travail et, le cas échéant, mener des enquêtes sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.

  • Traitement des plaintes individuelles des employés et médiation entre les employés et les employeurs.

Dans les entreprises de 50 salariés ou plus, les pouvoirs sont plus étendus. En outre, ils ont le droit d'être informés et consultés :

  • Mesures affectant les niveaux ou la structure des effectifs ;

  • La situation économique et financière de l'entreprise ;

  • Améliorer les conditions de travail, notamment en évaluant les risques et en proposant des améliorations ;

  • Plans de formation et développement professionnel des employés ;

  • Les décisions politiques majeures, telles que les restructurations, les fusions et les acquisitions ;

  • Licenciement pour motif économique ;

L'employeur est tenu d'organiser des réunions régulières avec le CSE. La fréquence de ces réunions dépend à nouveau de la taille de l'entreprise et des sujets à aborder. Dans les entreprises de 11 à 50 salariés, le CSE doit être convoqué au moins une fois par mois.

Heures de délégation

Les heures de délégation sont des heures accordées par l'employeur aux membres du CSE pour exercer leur mandat pendant leurs heures de travail. Ces heures sont considérées comme du temps de travail et sont donc payées intégralement.

Le nombre d'heures de délégation dont bénéficie un membre du CSE dépend de la taille de l'entreprise. Dans les entreprises de moins de 50 salariés, chaque représentant a droit à au moins 10 heures par mois. Dans les entreprises de plus de 50 salariés, le nombre d'heures de délégation est d'au moins 16 heures par représentant.

Ces heures peuvent être utilisées pour préparer les réunions, recevoir et traiter les plaintes des salariés, participer à des formations, etc. Toutefois, le temps nécessaire à la participation effective aux réunions mensuelles du CSE n'est pas déduit de ce nombre d'heures et s'y ajoute donc.

Les heures sont prises par accord entre l'employeur et le représentant, mais l'employeur ne peut en aucun cas contrôler la raison pour laquelle les heures sont prises.

Protection des représentants des travailleurs contre le licenciement

Les membres du CSE bénéficient d'une protection spéciale en cas de démission. La protection contre le licenciement s'applique pendant toute la durée du mandat du membre du CSE, jusqu'à six mois après la fin de son mandat. Avant de procéder au licenciement, l'employeur doit obtenir l'autorisation préalable de l'inspection du travail. Pour ce faire, l'inspection du travail vérifiera l'existence d'un motif suffisamment valable et sérieux, tel qu'une faute grave ou un motif économique.

Si un membre du CSE est licencié sans l'autorisation requise, le licenciement peut être annulé et le membre peut être réintégré dans son poste. En outre, l'employé concerné peut demander des dommages et intérêts.

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Elise Vanhamme

Senior Advisor Social Legal elise.vanhamme@vdl.be

Mégane Mullebrouck

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