par Mathieu Roelens
Ces dernières années, c’était le calme plat du côté des arnaques aux annuaires, mais c’est fini depuis peu. Au cours des dernières semaines, de nombreuses entreprises ont à nouveau reçu des factures relatives à des insertions émanant d’un expéditeur allemand. Tout entrepreneur a donc intérêt à être bien informé au sujet de ces pratiques.
Depuis l’arrivée d’Internet, les escrocs n’ont pas manqué de créativité pour trouver de nouvelles manières de se faire rapidement et aisément de l’argent. Pour ce faire, ils ont généralement recours à des arnaques aux annuaires ou alors ils établissent de faux registres d’informations commerciales. Tout comme en 2013 et en 2015, cette escroquerie est à nouveau l’œuvre de l’entreprise allemande « TVV Tele Verzeichnis Verlag GmbH » d’Hambourg. Cette fois, elle cherche à tromper les entreprises belges en les enregistrant sur son registre du commerce central en ligne « « btw-index.com ».
Il est clair qu’il s’agit à nouveau d’escroquerie pure et simple. Le but de l’entreprise étant de soustraire de l’argent. Les dernières semaines, une multitude d’entreprises ont ainsi été invitées par lettre à vérifier si les données de l’entreprise qui figuraient dans le courrier étaient effectivement correctes et au besoin à compléter celles-ci.
On peut avoir l’impression qu’il s’agit d’un service gratuit, si l’on ne lit pas la lettre attentivement. Ce n’est qu’après avoir lu le texte rédigé en petits caractères que l’on comprend qu’en donnant suite à la lettre, on s’engage dans un contrat de trois ans à 977 euros l’an. Tout cela pour une mention sur un site Web (parfaitement inconnu et dénué de toute valeur commerciale). Pour convaincre les entrepreneurs et donner davantage de crédibilité à la lettre, l’annonceur renvoie à des directives et aux législations européennes.
Une autre méthode consiste à tout simplement envoyer des factures. Le destinataire suppose qu’un contrat a déjà été conclu, alors qu’il n’en est rien. Si vous payez la facture, vous marquez toutefois votre accord avec l’offre et vous acceptez celle-ci. Vous vous retrouvez ainsi à nouveau engagé(e) dans un contrat onéreux et un service sans aucun intérêt.
Comme cela ressort de la liste établie par le SPF Économie, il ne s’agit certainement pas de la première et de la dernière entreprise qui cherche à vous arnaquer par ces pratiques. N’oubliez donc surtout pas de vérifier les petits caractères des contrats et des factures en provenance de l’étranger. Et partez à la chasse au nom de l’expéditeur dans un moteur de recherche sur Internet. De cette manière, vous saurez vraiment à qui vous avez affaire.
Le moyen le plus simple et le plus efficace de réagir est de refuser la proposition et de ne pas transmettre vos données personnelles. À savoir ne pas signer, ne pas renvoyer et ne pas payer, mais simplement ignorer le courrier et le jeter immédiatement à la corbeille. Déjà signé ? Déjà renvoyé les documents ? Ou pire encore : vous avez déjà payé ? Bloquez immédiatement tout autre paiement et portez plainte auprès du SPF Économie. Vous pouvez dorénavant le faire aisément sur le site Web https://pointdecontact.belgique.be.
Seules les autorités judiciaires pourront vous aider à obtenir un remboursement ou la résiliation sans frais du contrat que vous avez signé. Comme ces micro-entreprises sont souvent des entités étrangères généralement établies en Allemagne, une condamnation dans le pays d’origine est fréquemment requise. Ce qui réduit les chances de vous voir rembourser votre argent.
L’un des objectifs de l’inspection économique du SPF Économie est de mettre fin aux pratiques commerciales illégales dans l’intérêt collectif. Pour éviter à d’autres entreprises de tomber dans le panneau, vous pouvez informer le SPF Économie des pratiques dont vous avez été victime. C’est ainsi que ce service public fédéral a pu établir une liste des entreprises avec lesquelles la plus grande prudence est de mise. Vous pouvez consulter cette liste en cliquant sur le lien ci-dessous.
Pour toute question sur ces arnaques aux annuaires ou si vous avez personnellement été confronté(e) à ces pratiques, n’hésitez surtout pas à contacter l’un de nos spécialistes.
Mathieu Roelens
Team Manager Legal mathieu.roelens@vdl.be
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