par Evelien Callewaert
La pandémie, la guerre en Ukraine et l’augmentation des prix de l’énergie et des transports se font de plus en plus sentir dans le secteur de la construction. En tant qu’entrepreneur, devez-vous subir cette situation avec résignation ou existe-t-il des possibilités de répercuter une partie des hausses de prix sur votre client ?
Étant donné que le prix constitue un élément essentiel du contrat, vous ne pouvez pas le modifier unilatéralement pour les contrats en cours.
En principe, une modification n’est autorisée que si le contrat comporte une clause de révision de prix. Bien qu’une liberté contractuelle s’applique entre entreprises, une telle clause doit remplir certaines conditions pour être valable. Le prix doit avant tout être déterminé ou déterminable, même si une clause de révision de prix est prévue. Par exemple, la simple mention « l’entrepreneur peut procéder à des modifications à tout moment en fonction des circonstances économiques » n’est pas valable. En effet, le client ne peut alors pas estimer dans quelle mesure le prix augmentera ou diminuera.
En outre, une clause valable doit répondre aux exigences suivantes :
Dans bien des cas, le prix initial est adapté en fonction des prix des matériaux et des coûts du personnel. Un coefficient de correction est alors appliqué en fonction d’un indice préalablement établi, comme le « Mercuriale » (officiellement « Indice I 2021 ») ou les salaires horaires de référence d’Agoria.
De plus, lorsqu’un projet de construction est soumis à la loi Breyne, une clause de révision de prix spécifique est appliquée. Il faut faire une distinction entre le prix du terrain et le prix des travaux. La révision du prix ne peut nullement porter sur le prix du terrain. Par ailleurs, comme indiqué ci-dessus, la révision de prix ne peut s’appliquer qu’à 80 % du prix initial. Les paramètres qui peuvent être pris en compte sont les variations des coûts salariaux et celles des prix des matériaux. En outre, la révision des coûts salariaux peut concerner au maximum 50 % du prix des travaux.
Est-ce que cela veut dire que vous ne pouvez rien faire si vous n’avez pas prévu de clause de révision de prix ? Pas tout à fait. Si vous n’avez pas prévu de clause de révision de prix et que les travaux sont effectués à un prix fixe, vous pouvez vérifier si votre contrat avec vos clients contient une « clause d’imprévision » ou « clause de hardship ». Cette clause stipule que si des circonstances imprévisibles rendent l’exécution du contrat considérablement plus complexe (mais pas impossible) pour une partie que dans la situation économique valable au moment de la conclusion du contrat, les parties renégocieront le prix et l’exécution du contrat. Toutefois, ce principe doit être repris dans le contrat si vous souhaitez l’appliquer.
Vous avez des questions sur vos contrats en cours ? Ou vous souhaitez ajouter ces clauses à des contrats futurs ? N’hésitez pas à nous contacter à l’adresse e-mail contact@vdl.be.
Evelien Callewaert
Senior Advisor Legal evelien.callewaert@vdl.be
Clause de non-responsabilité
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