par Julie Vantomme
L'ancien régime permettait aux sociétés d'exonérer d'impôt les revenus issus des brevets et des certificats complémentaires de protection acquis, et ce à hauteur de 80 %. Le taux d'imposition effectif sur ces revenus s'élevait ainsi à un maximum de 6,8 %.
Suite aux remarques de l'OCDE, la Belgique a décidé de supprimer cette déduction pour les revenus de brevets à partir du 1er juillet 2016.
Notre pays prévoit cependant un régime transitoire de cinq ans. Les sociétés peuvent solliciter l'application de la déduction pour les revenus de brevets acquis jusqu'au 30 juin 2021 inclus. La demande doit cependant avoir été introduite avant le 1er juillet 2016. La même procédure s'applique aux revenus issus de brevets ou de droits de licence acquis avant le 1er juillet 2016.
Un régime de substitution à la déduction des revenus de brevets répondant aux directives de l'OCDE en matière d'évasion fiscale a donc été mis en place. Afin d'éviter que des bénéfices d'entreprise ne soient artificiellement transférés vers des pays proposant des régimes fiscaux plus souples, l'OCDE a établi le principe d'une exigence de substance. Celle-ci implique que la déduction ne sera accordée que dans la mesure où la société a elle-même réalisé des activités de recherche et de développement ou les a (partiellement) sous-traitées à des entreprises non liées.
Pour atteindre cet objectif, le législateur belge a décidé de recourir à « l'approche Nexus modifiée » de l'OCDE. La déduction pour les revenus d'innovation sera par conséquent limitée par la fraction suivante :
Nexus = (« dépenses qualifiantes » R&D x 1,3)/(« Dépenses globales » R&D)
Par dépenses qualifiantes, on entend les dépenses de R&D consenties par les entreprises ou sous-traitées à des entreprises non liées et portant directement sur le droit de propriété intellectuelle. Les dépenses ne portant pas directement sur le droit de propriété intellectuelle, comme les dépenses et intérêts relatifs aux terrains et bâtiments, sont exclues de cette définition.
Les dépenses globales comprennent les dépenses qualifiantes susmentionnées, ainsi que les dépenses consenties pour l'acquisition du droit de propriété intellectuelle. Les activités de R&D relatives au droit de propriété intellectuelle sous-traitées aux entreprises liées sont également visées par la définition de ces dépenses globales.
D'autres modifications notablesdu régime sont les suivantes :
Julie Vantomme
Certified Tax Advisor julie.vantomme@vdl.be
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